Le bâtiment HQE (ou Haute qualité environnementale) désigne un édifice durable qui respecte certaines normes environnementales. Ces critères ont été mis en place par l’alliance HQE en 2002 et s’appliquent aux projets de construction, de réhabilitation et d’aménagement de zones. La démarche HQE n’est ni réglementaire ni obligatoire, mais elle ouvre droit à une certification.
‍
Le Programme Bâtiment HQE a ensuite été développé par l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie) en France est une certification qui évalue les bâtiments comme étant à haute qualité environnementale. Il s’agit d’une approche globale visant à réduire la consommation d’énergie et à limiter les impacts environnementaux des bâtiments et des complexes urbanistiques. Les projets certifiés HQE visent à améliorer la performance environnementale, économique et sociale des bâtiments, tout en optimisant leur utilisation.

Dans le secteur du bâtiment, la démarche HQE vise à intégrer des exigences de durabilité à un ouvrage. Selon la définition émise par l’association HQE, le bâtiment durable « offre une bonne qualité de vie, respecte l’environnement et apporte une performance énergétique et économique. Il est conçu, géré et utilisé de façon responsable tout au long de son cycle de vie ».
Pour remplir ces conditions, le bâtiment doit se conformer à un cadre de référence (mis à jour en 2015) qui prévoit 4 engagements à savoir :

1- La qualité de vie
L’édifice offre un environnement propice à la santé. Les structures et la gestion des espaces contribuent à favoriser le confort et la praticité de sorte à rendre le milieu agréable à vivre. Dans la pratique, la référence de qualité de vie couvre le confort acoustique (insonorisation), visuel et olfactif (pas d’odeur synthétique ni chimique), la mobilité et la fonctionnalité, la sécurité, la qualité de l’eau et de l’air, etc.

2- Le respect de l’environnement
Le bâtiment suit les principes de l’éco-conception et de l’éco-gestion au moment de sa construction et sur l’ensemble de son cycle de vie. Cette performance environnementale est reflétée par l’usage de matériaux biodégradables et non polluants, la présence d’un système de recyclage et de réemploi, ou encore l’optimisation énergétique.

3- Le management responsable
La conception, la construction et la gestion du bâtiment suivent une organisation et un pilotage pour maîtriser les risques et atteindre les objectifs.

4- La performance économique
Elle désigne l’optimisation des coûts et charges, de la valeur du bâtiment et sa contribution à la croissance verte.

⦁ Qualité environnementale des bâtiments et des sites,

⦁ Maîtrise des nuisances et de l’empreinte écologique,

⦁ Qualité architecturale et urbaine,

⦁ Gestion durable des ressources d’énergie,

⦁ Qualité de l’air intérieur,

⦁ Gestion durable de l’eau,

⦁ Choix durables et sains des matériaux et finitions,

⦁ Confort thermique, hygrométrique et visuel intérieur,

⦁ Systèmes électriques intelligents et gestion durable de l’espace bâti en fonction de l’utilisation réelle des lieux,

⦁ Maîtrise des risques liés à la santé et à la sécurité humaine,

⦁ Accès à la biodiversité urbaine externe à l’immeuble ou sur le site (paysage),

⦁ Diversité fonctionnelle/multifonctionnalité ville/site/bâtiment pour réduire les déplacements liés au transport actif et motorisé usagers ainsi que les impacts associés aux transports collectifs et routiers non motorisés. ,

⦁ Ergonomie pour le travail en entreprise ou à domicile,

⦁ Reconnaissance sociale.

Les projets certifiés HQE peuvent réduire la quantité de polluants libérée dans l’air grâce à des approches telles que la gestion et le contrôle des émissions de gaz à effet de serre, le choix de matériaux durables et sains dégageant moins de COV, l’utilisation efficace des systèmes et technologies d’énergie renouvelable, la promotion des transports respectueux de l’environnement et le développement durable du paysage urbain.  De plus, les bâtiments certifiés HQE incluent souvent des dispositifs tels que la ventilation mécanisée contrôlée (VMC), afin de réduire la pollution intérieure générée par les produits chimiques domestiques et autres produits couramment utilisés en fonctionnement quotidien.

La démarche vers une certification HQE présente de nombreux avantages administratifs, économiques et environnementaux. Premièrement, un bâtiment qui remplit les exigences du protocole bénéficie d’une conception fiable en termes de performance environnementale. Cela signifie qu’il est propice à une utilisation éco-responsable et améliore les conditions d’usage de l’édifice, que ce soit pour y vivre ou pour travailler.
Deuxièmement, une certification HQE valorise le bâtiment en tant qu’acteur dans la sensibilisation pour le développement durable. Cela ouvre droit aux partenariats avec les parties prenantes de la cause environnementale. Les structures HQE bénéficient également d’un système de notation qui marque leur niveau d’implication dans l’écoresponsabilité.

Le cadre de référence de l’association HQE est libre d’accès. Toute personne ou organisation qui recherche un guide dans le cadre de la conception et la réalisation d’un bâtiment durable est autorisée à l’utiliser.

En France, le processus de certification suit cependant de nombreuses étapes. Étant régie par le code de la construction, elle est délivrée par les organismes agréés par le Comité français d’accréditation (Cofrac) à savoir :
●  Le CEQUAMI : organisme de certification qualité en maisons individuelles.

●  Le CERQUAL : organisme de certification pour les logements collectifs ou groupés

●  Le CERTIVEA : organisme de certification pour les bâtiments tertiaires.

Pour initier une certification, il faut commencer par inscrire le projet auprès de ces organismes. Un auditeur se charge alors de suivre le dossier et contrôler la conformité suivant les normes prévues par le cadre de référence.

Notez qu’une démarche HQE d’un bâtiment s’effectue à plusieurs niveaux, depuis la programmation à l’exploitation. Dans cette perspective, le maître d’ouvrage doit prendre en compte tous les paramètres et enjeux environnementaux. Dans cette perspective, il peut faire appel à des partenaires et organismes extérieurs pour réaliser une expertise spécialisée dans la performance environnementale (biodiversité, optimisation énergétique, gestion des déchets et de la pollution).
Ensuite, un échange avec l’auditeur permettra d’évaluer le projet durant la mise en place de la démarche. Ce dernier s’occupe de soulever les paramètres non conformes et incite le maître d’ouvrage à les rectifier. Lorsque toutes les exigences de références sont respectées, l’organisme attribue un certificat.

En 2011, la firme américaine Google a suivi une démarche HQE pour transformer l’édifice Googleplex en bâtiment durable. Il a installé 9212 panneaux solaires sur le toit du complexe pour couvrir 30% de ses besoins en énergie. Ensuite, il a réorganisé ses bureaux de façon à multiplier les espaces de loisirs et faciliter le déplacement (des voies cyclables sont prévues pour les employés). Google a également rangé ses tondeuses et opté pour les chèvres afin de raser la pelouse du Googleplex. Cela a permis de réduire la consommation électrique et de supprimer les bruits assourdissants.

Les constructeurs se tournent vers le label HQE car il offre des avantages considérables pour les propriétaires, les occupants et l’environnement. Les projets certifiés HQE peuvent réaliser des économies d’énergie et de matériaux, tout en réduisant la quantité de polluants libérée dans l’air. De plus, les bâtiments certifiés HQE sont mieux conçus pour offrir un meilleur confort aux occupants et intègrer de manière harmonieuse le paysage local grâce à des initiatives telles que l’aménagement paysager durable. Les projets certifiés HQE bénéficient également d’avantages financiers supplémentaires, notamment des crédits fiscaux ou des exonérations sur le terrain.